HIPPOTHERAPIE

A Bidon, en Ardèche la ferme muletière du Grand Patis produit des animaux qui pour certains sont envoyés dans des centre d’hippothérapie.

Le bien-être psychique ou mental tient parfois à peu de chose… Par exemple, à l’amicale attention d’un ami à quatre pattes, un cheval … Ou une mule. Cette dernière aurait d’ailleurs quelques longueurs d’avance dans la qualité relationnelle qu’elle peut entretenir avec l’humain. Eleveuse ardéchoise, Mairie Palanchon dirige la ferme muletière, –« la fabrique à mule », dit son compagnon Emile Brager-, du grand Patis, sur un plateau de garrigues qui surplombe le commune de Bidon. Si elle n’est pas experte en psychologie équine, cette jeune femme sait néanmoins pouvoir compter sur son bon sens paysan : « Une mule a plus du chien que du cheval dans sa tête, assure-t-elle. La mule a des atouts. Elle est plus attachante et plus câline. Elle est patiente. Elle a envie de faire plaisir là où le cheval se montrera plus sauvage, fuyant voire explosif ».

Pas de panique !

La mule se montrerait ainsi, plus réfléchie en cas de situation imprévue. « Face à quelque chose qui peut faire peur, par exemple un hélicoptère qui passe… Un cheval va partir dans tous les sens. Avec lui, c’est je me sauve et après je réfléchis à ce qui m’a fait peur » ; La mule elle, ne va pas paniquer et risquer de blesser la personne handicapée. La mule va plus avoir tendance à analyser la situation en se disant « Bon le chef -ou l’hippothérapeute -, est là, il est serein, il n’y a donc pas de raison d’avoir peur. Elle ne va pas paniquer et ne risquera pas de blesser la personne handicapée ». En se lançant dans l’élevage de la mule, Marie Palanchon ne se doutait pas de son utilité thérapeutique.

Accompagner le handicap

« Au départ, quand on s’est lancé dans l’élevage, on ne pensait pas faire des mules dans cet objectif-là. On a eu plusieurs demandes. On a eu des acheteurs qui étaient des centres d’hippothérapie, mais aussi des particuliers qui ont une personne handicapée et qui sont venus acheter un mulet. On a une mule qui est partie dans un centre en Suisse et une autre en Belgique ». La fermière du Grand Patis feuillette un album, puis s’arrête sur une photo. « Là c’est une jeune fille qui a un handicap d’ordre mental. Elle fréquente un centre d’hippothérapie en Suisse. Elle est tombée en adoration d’une mule qui vient de chez nous. On le voit, elle est heureuse avec cet animal ». Idem pour ce jeune homme. « Il avait manqué d’oxygène à la naissance souffre depuis, d’un déficit mental. Ça lui arrivait d’hurler, parfois au milieu de la nuit. Ça ressemblait à des crises d’angoisse. Il allait dans le parc, il allait voir la mule, il se calmait au contact de cette bête ». Marie Palanchon en est persuadée : « Une mule n’est pas si tête de mule que ça ». La bête, issue d’un croisement entre un âne et une jument serait bien plus futée que son plus proche cousin biologique.