PATRIMOINE

Christian Braud, président de l’association Mémoire de la Nationale 7 à Piolenc.

C’était la route des Vacances … et des bouchons. Mythique voie de circulation, du sud de la France, qui inspira une chanson à Charles Trenet, la Nationale 7 fascine toujours. Et sa belle saga ravive encore les souvenirs des anciens. Objet d’évocations multiples la grande épopée de la route bleue,
– allusion à sa proximité avec la mer -, s’est éteinte pour laisser place à la nostalgie et à un musée qui évoque le mémoire de la nationale 7, à Piolenc près de la ville d’Orange, dans le Vaucluse.

La fabuleuse histoire

Prestigieuse, cette collection aux airs de galerie vintage, donne à voir des voitures d’époque, des bicyclettes, des motos et d’autres objets mythiques. La fabuleuse histoire de la Nationale 7 est jalonnée d’anecdotes. « Le voyage faisait partie des vacances, explique Christian Braud, président de l’association Mémoire de la Nationale 7, parce qu’on partait pour deux jours avant d’arriver sur la grande Bleue. Il arrivait qu’on ait une panne, qu’on crève un pneu. On s’arrêtait pour passer la nuit dans un hôtel au bord de la route ».

L’autoroute et le grand tournant

Aujourd’hui, l’ex route des vacances n’est plus ce qu’elle était. « L’autoroute A7 l’a malheureusement fait oublier», observe le président de l’association. Témoin privilégié de l’évolution d la Nationale 7, Jean-Claude Villot, retraité de 80 ans, a toujours vécu à Piolenc, ville étape d’une route qui permettait de rallier Nice à Paris, en passant par Pierrelatte Donzère, Montélimar, Valence et Lyon : « Les jours de pointe sur l’autoroute A7, il y a plus de 100 000 véhicules. La Nationale 7 ne pourrait pas absorber ce flot de véhicule. Environ 20000 voitures traversent quotidiennement le village de Piolenc aujourd’hui».

Plus de commerce, ni de bouchons

La Vallée du Rhône est desservie par l’autoroute A7 depuis les années soixante. « A partir de là, il n’y a plus eu de circulation sur la Nationale 7, poursuit Christian Braud. Ce qui a entrainé la mort des commerces qui florissaient le long de la route. Il n’y avait plus de bouchon et il n’y avait plus de vie ».

 

Du nougat aux balais de Lapalud

Il s’est développé une activité de petit commerce le long de la route. Dans notre région, on avait les nougats de Montélimar. Ici à Piolenc, on avait les fameux balais de Lapalud ».

Congés payés

L’histoire de la Nationale 7 rime aussi avec la douce insouciance d’une France prospère, celle du soleil, de la mer et des grandes avancées sociales… « Il y a eu les congés payés. Les Français sont partis en vacances l’été. C’était le rush du Nord vers le Sud et le début des encombrements sur la Nationale 7 »

Une association, des passionnés

Pour perpétuer la belle histoire, une cinquantaine de passionnés se sont rassemblés pour créer en 1990, l’association Mémoire de la Nationale 7. Jean-Claude Villot est peu avare d’anecdotes: « Je me souviens de ces embouteillages qu’il y avait tout l’été de Piolenc à Orange sur 7 km environ. Les voitures étaient arrêtées. Côté nord, Il fallait 1h30 de route pour rallier Piolenc à Montélimar. »

Le début de la fin

Avec l’arrivée l’autoroute A7, la Nationale 7 « a un peu perdu de son âme ». La route mythique a été déclassée en départementale, par endroit. « Nous avons encore la chance, qu’entre Lapalud qui est 14 km au nord de Piolenc et la sortie Orange sud, que cet axe routier garde sa dénomination de Nationale 7 ».

Bon à savoir : En juillet et août, le musée mémoire de la nationale 7 est ouvert 7 jours sur sept de 10 heures à midi et de 14 heures à 18 heures. L’entrée est payante : 4,50€ à partir de 16 ans, 2,50€ entre 10 et 16 ans et gratuit pour les moins de 10 ans. Tarif de groupe d’une dizaine de personnes, 3,50€ par visiteur.

Renseignement par téléphone au 04 90 40 32 70
Mail mémoire.nationale@wanadoo.fr